aut-il s’inquiéter de l’eau potable au Québec ? Une crise silencieuse sous nos pieds
Publié par Top 100 Québec — Avril 2025
Chaque jour, nous ouvrons nos robinets en toute confiance. Mais savons-nous vraiment ce que nous buvons ? De Longueuil à Shawinigan, la qualité de l’eau potable au Québec cache des défis inquiétants. Vieilles canalisations, présence de plomb, résidus chimiques invisibles : une réalité moins limpide qu’elle n’y paraît.
« ET SI L’EAU QUI NOUS UNIT ÉTAIT CELLE QUI NOUS METTAIT EN DANGER ? »

1. Une eau potable en apparence, mais sous surveillance
Le Québec possède l’une des meilleures gestions de l’eau potable en Amérique du Nord. Pourtant, selon le ministère de l’Environnement, des centaines d’avis d’ébullition sont émis chaque année.
- En 2024, plus de 720 avis d’ébullition ont été recensés.
- Certaines municipalités, comme Drummondville, Shawinigan et Longueuil, sont particulièrement touchées.
La cause ? Des ruptures de conduites, des défaillances de traitement ou, plus sournoisement, la dégradation progressive des infrastructures municipales, souvent vieilles de plusieurs décennies.
Les communautés autochtones, en première ligne
Selon Services aux Autochtones Canada, en avril 2025, plus de 30 avis d’ébullition de longue durée touchent encore les Premières Nations. Un problème structurel qui persiste, malgré les promesses politiques répétées.
2. Le plomb : l’ennemi invisible dans nos tuyaux
Si votre maison a été construite avant 1970, il est possible que vos tuyaux contiennent du plomb. Lorsqu’il s’infiltre dans l’eau potable, il devient extrêmement toxique, en particulier pour les enfants et les femmes enceintes.
En 2020, une enquête menée à Montréal révélait que plus de 300 000 citoyens buvaient une eau contenant des concentrations de plomb supérieures aux normes recommandées.

Conséquences sur la santé
- Développement cognitif ralenti chez les enfants
- Hypertension et maladies cardiovasculaires
- Complications rénales
Des villes comme Longueuil et Québec ont lancé des plans d’action massifs pour remplacer les branchements en plomb, mais la mise à jour complète pourrait prendre des décennies.
3. Les nouvelles menaces : microplastiques et PFAS
Les microplastiques, ces particules infimes de plastique, sont désormais détectables jusque dans l’eau du robinet. Selon une étude de l’ÉTS Montréal, même les meilleures stations de traitement n’éliminent que 70 % de ces contaminants.
Autre menace émergente : les PFAS, surnommés « les produits chimiques éternels », présents dans les mousses anti-incendie et les emballages alimentaires. Ils sont liés à des risques accrus de cancers et de troubles hormonaux.
Comment se protéger ?
- Utiliser des filtres à eau certifiés NSF 53 ou 58.
- Faire tester son eau, surtout si la maison est ancienne.
- Boire de l’eau filtrée et limiter l’eau embouteillée (source de microplastiques).
4. Des infrastructures vieillissantes : un défi de plusieurs milliards
Selon la Commission municipale du Québec, la valeur estimée pour remplacer les infrastructures d’eau potable s’élève à 27,7 milliards de dollars. Une facture colossale, à laquelle s’ajoute la complexité des travaux dans les centres urbains déjà saturés.
Le programme TECQ 2024-2028 prévoit des investissements pour moderniser les réseaux, mais plusieurs experts estiment que ce ne sera pas suffisant pour éviter une crise dans les 10 prochaines années.
5. Que pouvons-nous faire à notre échelle ?
- Tester régulièrement son eau : surtout dans les maisons anciennes.
- Installer un filtre efficace : pour réduire le plomb, les PFAS et les microplastiques.
- Boire responsablement : préférer l’eau filtrée à l’eau embouteillée.
- Militer localement : en exigeant des audits publics sur la qualité de l’eau municipale.
Envie d’agir ?
Contactez votre municipalité pour demander un test de qualité de l’eau. C’est souvent gratuit ou très peu coûteux !
6. Le futur de l’eau au Québec : entre espoir et défis
Face aux changements climatiques, aux nouvelles pollutions industrielles et au vieillissement des infrastructures, l’eau potable devient un enjeu politique majeur.
Heureusement, de nombreuses initiatives voient le jour : laboratoires mobiles d’analyse, projets pilotes de filtration avancée, campagnes citoyennes pour l’accès à l’eau de qualité.
Mais la vraie solution passera par une prise de conscience collective : protéger notre eau, c’est protéger notre avenir.—
Sources : Ministère de l’Environnement | Ville de Longueuil | Commission municipale du Québec | ÉTS Montréal
Publié par Top 100 Québec | Avril 2025